Torture et exécution sommaire à Brazzaville : l’OCDH réclame justice et sanctions exemplaires

Le 24 août 2020, Darlaine Tambika est abattu par balles à Brazzaville en République du Congo, après avoir été appréhendé par une unité de police conduite par le Commandant Léonard Ngaste. L’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH), partenaire d’Agir ensemble pour les droits humains, condamne cet acte ignoble avec la plus grande vigueur et réclame justice.

Darlaine Tambika, 22 ans, père de deux enfants, est appréhendé le 24 août dernier au rond-point de Bifouiti par une unité de police conduite par le Commandant Léonard Ngatse, alias Lucas, commissaire en poste au commissariat de police de Makélékélé. Il est environ 14 heures : dans la rue Ngouabi Kingoye, Darlaine Tambika est battu et abattu par balles de sang-froid devant une foule apitoyée, alors qu’il clamait son innocence.

Léonard Ngaste reçoit les parents de Darlaine Tambika le 26 aout 2020 et leur aurait interdit d’organiser une veillée. Par crainte de représailles, les parents ont cédé à la menace. Le fait pour ce commissaire d’interdire aux parents d’organiser la veillée et de porter dans des conditions dignes le deuil de leur fils constitue un comportement cruel et dégradant.

Selon les témoignages recueillis par l’OCDH, le Commandant Léonard Ngaste n’en serait pas à sa première exécution extrajudiciaire, sous couvert de « lutte contre le banditisme ».

Ces faits sont caractéristiques d’actes de torture et d’exécution sommaire, selon les définitions données par les Nations Unies et la Rapporteuse spéciale sur les exécutions sommaires, extrajudiciaires ou arbitraires de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU.

L’OCDH demeure saisi de ce dossier et demande aux autorités congolaises de :

  • Prendre en charge, au regard du caractère indigent de la famille, tous les frais liés à l’inhumation de la dépouille de Darlaine Tambika, encore à la morgue du CHU-B. Et, de veiller à la protection et l’intégrité physique et morale des membres des familles éplorées.
  • Suspendre le Commandant Léonard Ngatse de ses fonctions et de saisir la justice dans les plus brefs délais pour qu’une enquête indépendante soit conduite afin que l’auteur et/ou les auteurs de ce crime puissent être effectivement sanctionnés conformément aux dispositions nationales et internationales relatives aux droits de l’Homme.
  •  Veiller à la protection et l’intégrité physique et morale des agents de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH), lesquels peuvent être victimes de représailles de la part du Commissaire Léonard Ngatse.
  • Mettre en œuvre et veiller à l’application des Principes de base de l’ONU sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois.

Enfin, l’OCDH se réserve le droit de saisir les mécanismes compétents de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU ou de l’Union africaine.

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