[APPEL URGENT] Les défenseurs de la LUCHA RDC doivent être libérés !

King Mwamisyo et Elias Bizimungu, deux défenseurs des droits humains (DDH) en République démocratique du Congo (RDC), ont été arrêtés et sont détenus, depuis plusieurs mois, de manière arbitraire pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de rassemblement. Avec Amnesty International, nous appelons le Gouverneur de la Province du Nord Kivu, à l’Est de la RDC, à libérer sans délai et abandonner les charges contre ces DDH.

King Mwamisyo a été arrêté le 2 avril 2022, et interrogé sur ses publications sur les réseaux sociaux où il critiquait les autorités pour utilisation abusive de pouvoir. Il a été inculpé d' »outrage à l’armée », envoyé en prison à Goma et condamné à cinq ans de prison, et cinq années supplémentaires de privation des droits civils et politiques.

Elias Bizimungu a été arrêté le 26 septembre 2022 lors d’une mobilisation pacifique de deux jours pour protester contre le soutien rwandais à la « rébellion M23 ». Il a ensuite été transféré à la prison de Goma où il est toujours détenu pour « rébellion ». L’affaire a été transmise au tribunal civil de Goma et la première audience a eu lieu le 16 mars.

Leurs conditions de détention sont abominables. Conçue pour accueillir 300 personnes, la prison abrite actuellement près de 4 000 détenus dans des espaces insalubres, sans eau courante, électricité, lits, soins ou nourriture adéquate. Toute personne souhaitant voir les détenus doit verser jusqu’à 2 dollars américains en pots-de-vin aux quatre points de contrôle de sécurité de la prison.

Les poursuites engagées contre ces DDH qui ont osé élever la voix sont contraires au droit à la liberté d’expression, et donc au devoir de la RDC en vertu de l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies insiste sur cette obligation et souligne que les poursuites devant un tribunal militaire constituent également une violation du droit à un procès équitable. Selon les directives de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, l’utilisation des tribunaux militaires doit être circoncise au but  » de déterminer les infractions de nature purement militaire commises par les militaires ».

Ainsi, nous demandons, avec Amnesty International, SOS Information Juridique Multisectorielle (SOS IJM), la Synergie Ukingo Wetu (SUWE), et d’autres organisations de la société civile, au Gouverneur de la province du Nord Kivu la libération de King Mwamisyo et Elias Bizimungu, ainsi que l’annulation de leur condamnation et l’abandon de toutes les charges retenues contre eux. Nous encourageons également le Gouverneur à prendre des mesures pour améliorer les conditions de détention à la prison de Goma en veillant à ce que les droits des détenus soient respectés. Enfin nous demandons la suppression immédiate et permanente des obstacles aux visites des avocats et des membres de la famille, y compris les frais illégaux.

Agissez avec nous, avant le 31 mai 2023, en envoyant une lettre au Gouverneur de la Province du Nord Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), pour exiger la libération de deux défenseurs des droits humains. Il est possible de rédiger un courrier avec ses propres mots ou d’utiliser le modèle fourni par Amnesty International.

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