[Nord-Kivu] Un début de dialogue prometteur entre les défenseur.se.s des droits humains et les autorités

Le succès d’un atelier de sensibilisation des autorités politico-administratives, judiciaires, militaires et policières sur le travail des défenseur.se.s des droits humains a permis de lancer un dialogue prometteur entre ces différents acteurs. L’atelier s’est tenu à Goma le 19 janvier 2023, dans un contexte de dégradation alarmante de la situation des défenseur.se.s des droits humains au Nord Kivu, malgré l’existence d’un Edit dont s’est doté la province en novembre 2019.

À travers le projet RISC (Renforcer les Initiatives pour Secourir les défenseur.se.s du Congo (RDC), le consortium composé d’Agir ensemble pour les droits humains,  SOS Information Juridique Multisectorielle (SOS IJM) et la Synergie Ukingo Wetu (SUWE), s’est investi dans la protection préventive des défenseur.se.s en danger. Dans cette optique, la SUWE a organisé pour la première fois cet atelier, dont l’objectif était de contribuer à la réduction des lourdes menaces pesant sur les DDH dans la province du Nord-Kivu, en sensibilisant les autorités à l’engagement des défenseur.se.s mais aussi au respect des textes législatifs de protection des défenseur.se.s des droits humains.

Cette activité a rencontré un grand succès en réunissant 35 personnes à Goma dont des député.e.s, des agent.e.s des services étatiques, des délégué.e.s des cours, tribunaux et services de sécurité et des journalistes et représentant.e.s des organisations de la société civile. Les échanges ont permis de mettre en lumière le fait que les autorités considèrent souvent à tort les acteur.rice.s de la société civile comme des adversaires, et sont moins informés de l’existence de l’édit nº001/2019 du 30 novembre 2019 portant protection des défenseurs des droits humains en province du Nord-Kivu.

Monsieur Vicar Batundi, décoré du Prix Tulipe pour les droits humains en 2022, a rappelé aux participant.e.s les droits et devoirs des DDH ainsi que les obligations de l’Etat tels que prévus dans l’Edit provincial susmentionné.

Grâce à une approche participative, l’activité a permis d’ouvrir  la voie vers un dialogue prometteur entre les autorités et les acteurs et actrices de la société civile. Des recommandations ont été formulées, parmi lesquelles le souhait de prendre part à des ateliers de vulgarisation de l’Edit et d’organiser des rencontres mensuelles entre les autorités et les acteurs et actrices de la société civile afin d’améliorer la collaboration.

Les participant.e.s ont conclu en affirmant la nécessité d’investir dans de telles initiatives de dialogue interactif entre les dirigeant.e.s et acteur.rice.s de la société civile en République Démocratique du Congo.

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