Réaction mondiale à la demande de reprise des exécutions en RDC

Agir ensemble pour les droits humains se joint au mouvement abolitionniste international, et réagit vivement au communiqué du Conseil supérieur de la défense de la République démocratique du Congo (RDC) demandant la levée du moratoire sur les exécutions des condamné.e.s à mort en vigueur depuis 2003.

Les organisations signataires du communiqué paru le 08 février 2024 expriment leur stupeur face à cette demande, dénonçant les conséquences dramatiques d’une reprise des exécutions, en particulier pour celles et ceux accusé.e.s de trahison au front. Elles soulignent que la peine de mort n’aura aucun effet positif sur le terrain et mettent en garde contre la propagation d’idées fausses et dangereuses.

Les signataires rappellent l’importance de la justice et du rétablissement de l’État de droit pour lutter contre l’impunité, soulignant que la reprise des exécutions constituerait un regrettable retour en arrière par rapport aux efforts positifs déployés par les autorités congolaises depuis l’instauration du moratoire en 2003.

Actuellement, plus de 800 personnes condamnées à mort sont détenues en RDC, avec plus de 163 condamnations prononcées en 2022. Les organisations appellent à éviter toute instrumentalisation de la peine de mort pour instaurer un climat répressif, en particulier compte tenu de l’insécurité persistante dans le pays.

Le communiqué souligne également que ce retour en arrière serait en contradiction avec la tendance actuelle en Afrique, où 27 États ont déjà aboli la peine de mort en 2023. Seuls le Cameroun et la RDC n’ont pas encore franchi cette étape en Afrique centrale.

En conclusion, les organisations signataires en appellent à la sagesse du Magistrat Suprême et Président de la République pour préserver les valeurs de l’État de droit, du respect des droits humains, notamment le droit à la vie, et de la lutte contre l’impunité, afin de trouver une solution aux dysfonctionnements de l’appareil judiciaire en RDC.

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